Kasih Bunda France

Communiqué de Presse AESF – KASIH BUNDA France Décembre 2019

Ce communiqué de presse a pour objectif de préciser les actions que Kasih Bunda France mène pour accompagner les jeunes adoptés d’origine sri lankaise dans leurs démarches de recherche de leurs familles biologiques. Nous pouvons ainsi partager les informations que nos dirigeants, notre correspondant local et nos contacts au Probation Office ont pu nous donner sur les conditions de l’adoption dans ce pays dans les années 1985-1995.

 

Pour rappel, Kasih Bunda France a été créé en 1984 par les familles qui avaient adopté des enfants d’origine indonésienne. L’accompagnement des couples pour le Sri Lanka par notre association a commencé en 1985.

 

L’accompagnement des jeunes en RDO – recherche des origines – a démarré vers l’année 2000, et depuis lors les demandes ont été très occasionnelles. Celles-ci présentent toujours un caractère personnel et intime. Entre 2000 et 2015, nous avons soutenu une dizaine de jeunes pour la RDO, à la fois en France et par l’intermédiaire de notre correspondant local. Si la plupart l’ont abandonnée avant qu’elle n’aboutisse, deux jeunes ont pu retrouver leurs familles et deux autres ont été fortement perturbés par la rencontre de fausses mères. Notre correspondant nous a fait part, après ces expériences difficiles, de sa réticence à poursuivre ces accompagnements infructueux. Certaines organisations tentent d’accompagner ces recherches, et les adoptés témoignent de difficultés similaires.

 

En 2012, nous avons publié un guide à l’attention des intéressés afin de nourrir leur réflexion et de leur permettre de se projeter en situation. Deux témoignages, l’un positif et l’autre négatif, ont été inclus dans ce guide mis en ligne sur notre site conjointement à ce communiqué.

 

Depuis 2018, notre commission adoption s’est enrichie d’une personne ressource répondant aux demandes de RDO. Cette responsable assure le contact et le suivi des jeunes d’origine sri lankaise qui ont été adoptés via KBF. À la suite de reportages illustrant la recherche d’origine de certains adoptés hollandais, suisses et français, elle a été sollicitée pour des renseignements portant sur des adoptions réalisées entre 1985 et 1995.

 

Avant l’entrée en vigueur de la Convention de La Haye en 1995, des dérives dans le domaine de l’adoption ont eu lieu dans tous les pays. À Sri Lanka, durant cette période, la guerre civile entre la communauté tamoule et la communauté cinghalaise a été très violente. Les couples d’origine américaine, britannique, hollandaise, australienne, allemande et italienne ont adopté beaucoup d’enfants, de même que ceux issus de France et de Suisse. Les raisons des abandons par les mères biologiques sont connues : liaisons extra-conjugales, viols, raisons économiques et, en premier lieu, le rejet social, religieux, familial et culturel de jeunes femmes enceintes. Pour se protéger, elles donnaient souvent de faux noms aux hôpitaux dans lesquelles elles accouchaient.

 

Plus de trois adoptions sur quatre réalisées alors relevaient d’une démarche individuelle, sans intervention d’aucune association. Dès 1987, certains intermédiaires locaux indépendants – avocats, intermédiaires, directeurs d’orphelinat – ont été soupçonnés d’agissements illégaux. La justice sri lankaise est rapidement intervenue pour veiller à ce que la législation du pays soit respectée.